mardi 29 novembre 2016

Bilan semaine 71

Ayé, cinq heures de routes en plein désert (tu serres les fesses de crainte de tomber en panne) pour aller récupérer Normandy Cla à Vegas. On profite du weekend à rallonge de Thanksgiving pour traîner dans la ville du péché. Je suis pas impressionné, c'est soit complètement en toc façon Disneyland, ou alors franchement glauque. Et puis ce mélange de parfum artificiel de produit à chiottes pour tenter de couvrir l'odeur de fumée de cigarette froide (et oui, ici c'est encore légal de cloper à l'intérieur), c'est plutôt dégueulasse. Bref, on pourra dire qu'on y a été.
Malgré tout, j'en tire quelques jolies photos:
Le Flamingo:


Le Caesar's Palace:


Le Bellagio:




On a vu plein d'autres trucs bien sûr, à paraître dans les prochains articles.
Sinon, on n'a perdu que dix dollars aux machines à sous.

Dans un tout autre registre, notons la perte coup sur coup de trois politiciens: Sarko, Juppé et Castro. On n'en regrettera qu'un seul dans le lot, je vous laisse deviner lequel.
Mais Fillon, quand même, putain la gauche sortez-vous les doigts du cul; vous pouvez pas laissez gagner Fillon...


Arizona Bart wanders into Nevada.

mardi 22 novembre 2016

Bilan semaine 70

Pas grand chose de nouveau cette semaine.

Ce soir je fais mon sac à dos parce que demain dès la sonnerie, je saute dans la voiture direction Las Vegas pour aller récupérer Normandy Cla. Enfin!

Allez, c'est pas le tout, mais j'ai des chaussettes à empaqueter. Boujou à tous comme on dit là-bas.


Arizona Bart prepares a trip to Vegas.

mardi 15 novembre 2016

Bilan semaine 69

Bon, on se reprend comme on peut. Comme je l'expliquais dans mon dernier poste, c'est pas moi, mâle de type caucasien, qui va l'avoir la plus mauvaise.
Ceci dit, ce n'est pas une raison pour baisser les bras. J'ai pas une âme de missionnaire, mais le but de faire dans l'éducation aux Etats-Unis c'était aussi de tenter de relever le niveau: on va juste partir d'un peu plus bas. De beaucoup plus bas, je veux dire.

Mais ça démontre ce qui arrive à un pays qui néglige l'éducation de ses citoyens. Servons-nous en de leçon, si possible, et ne faisons pas trop les fiérots: la vieille Europe a eu ses Berlusconi et Sarkozy bien avant que le clown orange ne soit en lice aux USA.

Donc, question éducation je continue à me battre: pendant que mon collègue termine son prêche, j'ai enfin trouvé une référence pour mes plans de cours qui ne soit pas de la bondieuserie toutes les deux lignes; je suis content de pouvoir finir le bloc d’Israël Antique avec un cours de qualité dont je sois fier.
Nous faisons le point cette semaine:
Lui: "Où en es-tu?"
Moi: "Je termine le X s. av. J.C. lundi et je déroule jusqu'à l'invasion perse jeudi. Je conclus vendredi avec un cours sympa sur les Phéniciens. Toi?
- Je fais les Dix Commandements et j’enchaîne avec l'Exil à Babylone.
- Ah... [silence gêné]. Sinon, est-ce que tu crois que ça vaut le coup de faire une bio spécifique de Salmanasar III ou le mentionner simplement au passage suffit?
- C'est qui Salmanasar III?
- C'est le roi assyrien qui a conquis Israël en -722, mais si tu le connais pas, c'est qu'il doit pas être mentionné dans la Bible..."
Ouah la gueule. J'aurai quand même passé trois semaines à taper sur leur putain de bouquin. Si les mômes ont pas compris où je me plaçais, y'a plus d'espoir pour eux... En même temps j'ai été clair: si on dit que c'est juste le livre saint d'une religion, je n'y touche pas (en classe) parce que c'est pas l'objet de mon cours; par contre, si l'on prétend, comme certains le font, que c'est un récit historique fiable, alors là, la chasse est ouverte: c'est même mon devoir en tant qu'historien de questionner (et en l'occurrence, de démonter) les sources.

Sinon, courez vite dans les salles pour voir Arrival avec Amy Adams, Jeremy Renner et Forest Whitaker. C'est vraiment très très bien. Pendant la séance même, j'ai d'abord commencé à être un peu déçu par la façon dont la fin se profilait, jusqu'à ce que je me rende compte que je m'étais trompé sur le sujet du film, du coup, je suis super content. Un film intelligent avec de bons acteurs, ça fait toujours du bien.


Arizona Bart will keep on fighting.

samedi 12 novembre 2016

Coup dur

Ouah, la claque. Par où commencer?
Je savais que pour l'athéiste d’extrême gauche que je suis, ce ne serait pas facile tous les jours aux Etats-Unis, mais là quand même, ils ont placé la barre très très haut. Ou plutôt, très très bas... J'ai quand même l'impression que mon rêve américain est en train de tourner en eau de boudin.

Et pourtant la vie continue, en tout cas pour l'homme blanc d'âge moyen que je suis. Parce que pour les Hispaniques, les Noirs, les musulmans et les femmes de ce pays, c'est une autre affaire: la moitié du pays vient de leur cracher à la gueule en élisant un "individu" (à défaut d'autres qualificatifs plus appropriés) qui a publiquement déclaré qu'ils étaient tous des violeurs (ironique venant de la part d'un bonhomme contre lequel une douzaine de femmes ont porté plainte pour agression sexuelle), ou des terroristes, ou des hystériques bonnes seulement à faire la cuisine, quand elles ne sont pas grosses, moches ou trop vieilles, et qui a été officiellement sélectionné et approuvé par le Ku Klux Klan pendant la campagne.

Il faut admirer le travail de sape de Fox News; les dix dernières années de désinformation contre Clinton ont porté leurs fruits: une grande partie des Américains, dont certains que je côtoie tous les jours, préfère avoir un prédateur sexuel raciste à la Maison Blanche plutôt que "Clinton la corrompue". Mais quand on leur demande ce qu'elle a fait exactement pour mériter une telle haine, ils sont bien incapables de répondre. Bienvenue dans un monde où les faits n'ont plus d'importance et où l'on sélectionne sa réalité en fonction de ses besoins.

Alors comme je crois encore qu'il existe de la bonté dans ce monde, je ne perds pas espoir, surtout quand je vois ça:


Purée, un an à attendre, ça va être long. On peut dire ce qu'on veut sur Besson, il a au moins le mérite d'aimer Valérian et Laureline presque autant que moi. Le teaser ne déçoit pas.


Arizona Bart is disappointed.

mardi 8 novembre 2016

Bilan semaine 68

Ayé, plus que deux semaines avant l'arrivée de Normandy Cla. Ceci dit, en fonction des résultats des élections demain, c'est peut-être moi qui serai dans l'avion de retour dans deux semaines...

En attendant, je continue à devoir enseigner l'Israël Antique à mon corps défendant. J'ai fait clairement comprendre à ma direction que je n'étais absolument pas d'accord avec le choix de passer trois semaines là-dessus au lieu de prendre plus de temps pour l'Egypte ou pour la Grèce.
Ceci dit, ils vont être bien servi: je pense que s'ils s'attendaient à ce que je leur fasse le même cours de catéchisme que mon curé de collègue, ils vont être surpris. C'est mal connaître le Raoul, moi quand on m'en fait trop... Je leur ai préparé un démantèlement systématique de tous les passages classiques de la Bible hébraïque. Vont pas être déçus, j'attends déjà les premiers courriels des parents. Désolé, j'enseigne l'Histoire, pas le Sunday school...
Déjà une gamine m'a demandé pourquoi les scientifiques haïssent la religion. Ma pauvre petite, par où commencer? Déjà, c'est la religion qui hait la science, pas l'inverse, ensuite c'est facile à expliquer: la science s'occupe de faits qui peuvent être prouvés, la religion s'occupe de foi, qui par définition exige de croire sans preuve, eh oui, c'est incompatible. Mais comme le dit mon pote Hitchens: "tout ce qui peut être affirmé sans preuve, peut être rejeté sans preuve."
Bref, cette semaine, je leur ai déjà expliqué que les patriarches (Abraham, Isaac, Jacob) n'ont jamais existé et que l'Exode aussi est une invention des auteurs de la Bible. Mais ça ne se fait pas sans dégât: il a fallu que j'explique ce qu'était la circoncision (réponse: "mutilation génitale de garçons nouveaux nés") et que j'admette que je ne connaissais pas par cœur les Dix Commandements.
Finalement, je transforme cette corvée en exercice pour savoir jusqu'où je peux aller.

A part ça, l'école à tenu la première danse de son histoire ce vendredi, et je me suis bien sûr proposé pour chaperonner (étant bien entendu que c'est pas moi qui ira faire chier les mômes parce qu'ils sont trop collés-serrés). C'était plutôt sympa et c'est rigolo de voir les mômes s'amuser dans un cadre autre que strictement scolaire.


Arizona Bart chaperones his first school dance.

mardi 1 novembre 2016

Bilan semaine 67

Ce soir c'est Halloween. J'ai fait le plein de bonbecs, mais ça se bouscule pas au portillon, seulement une vingtaine de mômes pour l'instant; c'est pas grave, j'ai acheté des bonbons que j'aime, alors je pourrai les bouffer tout seul plus tard.

Sinon, j'ai enfin mis la main sur les cours d'Israël Antique de mon collègue et j'ai confirmation de toutes mes craintes: ses plans de cours consistent à faire lire des extraits de la Bible le soir et de débattre de leur lecture le lendemain en classe... Du coup, je reprends tout de zéro et ça fait quand même un sacré taf. Mais comme de toute façon, en bon mécréant que je suis, tout ce que je peux leur raconter sur la Bible, c'est que Charlton Heston survit à la course de char à la fin, je peux pas trop me mettre en mode croisière. Au moins, c'est pas moi qui vais leur bourrer le crâne avec ces conneries.
Ceci dit, mes étudiants ont pas l'air trop endoctrinés: quand je leur ai annoncé ce matin que tout ce qui est écrit dans la Bible n'est pas nécessairement vrai, personne ne s'est mis à hurler à l'hérétique, c'est un bon début. Y'a encore de l'espoir pour ceux là.

Sinon, pour ceux de mes lecteurs que mes histoires de ruban dérangent: c'est mon blog, je fais ce que je veux. Sinon, moi ça va.


Arizona Bart likes Halloween.