mercredi 31 août 2016

Bilan semaine 58

Et voilà, après plus d'une année sans faute, j'ai raté un épisode... Raaah la haine.
Bref, une petite explication: après une bonne journée à l'école, je rentre et je trouve quand même le moyen de passer plusieurs heures à peaufiner mes leçons du lendemain.
Résultat, hier, pris dans mon enthousiasme à préparer mon cours sur l'empire Néo-Assyrien, sa machine de guerre, et l'invention de la guerre psychologique (les mômes ont adoré), j'ai pas regardé l'heure et je me suis couché super crevé pour me rendre compte ce matin que j'avais un peu oublié d'écrire mon blog. Oups.
Ami lecteur, je promets de faire un effort pour que cela ne se reproduise pas.

Sinon, pour ceux qui me traitent de social-traître je réponds: ben c'est pas faux, mais en même temps c'est difficile d'être solidaire du prolétariat aux Etats-Unis quand il est ultra-religieux, raciste et con comme ses pieds.

La conversation de la semaine: je signalais comment ça faisait bizarre que mon supermarché ait déjà mis en vente les décorations d'Halloween (c'est fin Novembre!!!). On me dit qu'à Hobby Lobby, ils font les produits de Noël toute l'année. Je réponds que je mets pas les pieds à Hobby Lobby de toute façon.
Explication: Hobby Lobby est une chaîne de magasins de loisirs créatifs qui a décidé il y a un an ou deux que la mutuelle médicale de la boîte ne rembourserait plus les moyens de contraception et ce pour des raisons "morales". Ça a fait du bruit parce qu'une cours de justice américaine a quand même trouvé le moyen d'admettre qu'une entreprise pouvait avoir des convictions religieuses.
Bref, on me dit que c'est parce que je suis un hérétique, je réponds que non, c'est parce que je n'admets pas qu'une entreprise privée puisse décider ce pourquoi ses employés ont le droit de se faire soigner ou non. Ceci dit, ils n'ont pas tort: je donne pas sciemment mon argent à des fanatiques religieux.
Aïe, je ne sais pas ce qui est pire à leurs yeux, être athée ou être communiste (communiste ou socialiste, pour eux c'est la même chose)...
Je suis quand même pas tombé dans le meilleur coin du pays. Toutes mes connaissances raisonnables me disent que ce n'est heureusement pas comme ça partout. J'ai hâte de voir par moi-même.


Arizona Bart does not give his money to fanatics.

mardi 23 août 2016

Bilan semaine 57

Alors que les cadences infernales se maintiennent au niveau du boulot, cette semaine je prends une petite piqûre de rappel de la réalité de l'éducation aux Etats-Unis en général et en Arizona en particulier.
Si ce n'est déjà fait, regardez l'excellente émission du non moins excellent John Oliver. Cette semaine, un reportage sur les charter schools. Pour mémoire, je travaille moi-même pour une charter school, ceci dit, pas pour une du genre présenté dans le reportage, heureusement.
Mais une collègue à qui je faisais part de mon heureuse surprise de la qualité générale de nos élèves, surtout pour un recrutement au tirage au sort, m'explique les ficelles: d'abord nous n'avons pas de transport style ramassage scolaire: on élimine déjà tous les mômes dont les parents ne peuvent pas les amener et les rechercher à l'école. Et puis surtout, nous n'avons pas de cantine: pour beaucoup de gamins des écoles publiques, le petit-déj' et le déjeuner offerts par la cantine sont les seuls repas de la journée...
La douche froide. Donc sélection par tirage au sort, oui, mais avec une grosse pré-sélection par défaut des familles qui ont les moyens de transporter et de nourrir leurs enfants. Mine de rien, ça élimine pas mal de monde.
Allez, on va quand même continuer à croire en l'humanité; on va essayer en tout cas.


Arizona Bart discovers some tricks.

mercredi 17 août 2016

Emploi du temps

Alors maintenant que je suis réveillé, je vais vous faire profiter de mon emploi du temps, ce qui devrait aussi vous donner une idée d'une journée dans la vie d'un collégien américain.
Il est fortement recommandé aux enseignants d'être sur le campus vers 7h25. De toute façon, avec la cohue des parents qui viennent déposer leurs mômes, vouloir arriver plus tard c'est se mettre en retard d'office.
La première période commence à 7h45 et fini à 8h50 (elle dure plus d'une heure pour faire les annonces du matin plus le pledge of allegiance: tous les matins, les petits ricains prêtent serment au drapeau des Etats-Unis). Deuxième période de 8h55 à 9h55, troisième de 10h00 à 11h00 et quatrième de 11h05 à 12h05. Pas de récré!
La pause déjeuner dure jusqu'à 12h30, après les élèves ont le choix entre rester dehors ou aller en classe étudier jusqu'à 12h55. Cinquième et sixième périodes s’enchaînent de 13h00 à 14h00 et 14h05 à 15h05. Fin de la journée d'école, mais en général les enfants continuent avec des activités extra-scolaires, généralement du sport.
Toutes les journées sont les mêmes, donc pas d'emploi du temps variable d'un jour à l'autre comme en France. Ceci dit, si j'ai bien compris, certaines écoles font tourner les cours pour que les profs puissent avoir les mômes à différentes heures de la journée, ce qui n'est pas idiot.

Je donne cours en première, troisième, quatrième et sixième périodes, ce qui est plutôt équilibré, et je profite de mes heures de "prep'" pour torcher toutes mes obligations administratives. La journée n'est pas finie à 15h05 pour autant; de toute façon, même si je pouvais partir, il me faudrait attendre que l'embouteillage des parents soit passé.
Les mercredis, que je vais adorer, c'est demi-journée: les mômes ont quand même leurs six périodes, mais elles ne durent que 40 minutes pour une fin de journée à 12h05.
Par contre, le mercredi après-midi est le moment où la direction nous colle les réunions administratives; je découvre évidemment un tas de règlements, directives et autres lois dont je n'ai jamais entendu parlé. Un point commun cependant entre toutes les administrations éducatives: leur amour pour les abréviations et acronymes et tout genre...
En général, je quitte l'école vers 17h00 (je m'oblige d'avoir tous mes polycopiés prêts pour le lendemain pour ne pas avoir à me battre pour la photocopieuse à 7h30 du matin) et une fois à la maison, je peaufine mes cours du lendemain entre deux de regarder des conneries sur internet (ou d'écrire un blog). De bonnes journées en somme mais je sens que je vais vite atteindre ma vitesse de croisière. J'ai hâte parce qu'en ce moment je suis sur les genoux.
Je bosse les samedis: plus j'en fais à ce moment là, moins j'en ai à faire pendant la semaine, et puisque je suis tout seul en ce moment de toute façon, autant en profiter.


Arizona Bart describes his days.

mardi 16 août 2016

Bilan semaine 56

Quoi? Bien sûr que non je ne suis pas allé me coucher en oubliant d'écrire mon blog. Il était tout à fait prévu que je fasse un long article de rattrapage plus tard...


Arizona Bart needs his sleep.

mardi 9 août 2016

Bilan semaine 55

Tout d'abord, merci à tous ceux qui m'ont envoyé des messages d'encouragement; vous pouvez constater que j'ai survécu à mes premières journées face aux mômes.
En même temps, ce n'est pas non plus un exploit: je savais déjà que j'aurai à faire à des gosses plutôt bien élevés, en tout cas bien policés. J'en ai un qui vient me serrer la main après chaque cours pour me remercier. Au début, ça surprend, ensuite on se dit "il est en train se foutre de ma gueule", finalement, c'est plutôt sympathique.
D'un autre coté, les chiards sont les mêmes partout sur Terre et préféreraient clairement être ailleurs que d'avoir à subir mon cours sur le Croissant Fertile et la Mésopotamie. Mais merci la MFR, j'ai déjà repéré mes têtes de pioche et mes Fonzy des bacs à sable: ils ont été prévenus, ferme mais juste, une main de fer dans un gant d'acier, avec moi, on n'est pas là pour rigoler.
Coté francophones en herbe, l'immersion totale crée la panique; chez moi aussi d'ailleurs. Il faut vraiment se faire violence pour ne pas lâcher une traduction vite fait quand on galère dix minutes à faire comprendre un truc tout simple, d'un autre coté, quand ils finissent par comprendre, on est à peu près sûr que ça ne sortira pas par l'autre oreille aussitôt.
Aujourd'hui, comme j'ai bien senti que vendredi je les avaient perdus (jours de la semaine et mois de l'année le même jour) on s'est fait un Frère Jacques en canon, c'était assez sympa. Je suis bien content d'avoir ce genre de trucs sous le coude pour quand ça devient difficile.

Le plus stressant, c'est surtout de ne pas avoir un cours béton en entrant dans la classe. Ce qui me fait penser, mes cours vont pas se préparer tout seuls: au boulot!

Sinon, ayé! J'ai réussi à aller voir Ghostbusters avant qu'il ne soit plus diffusé en salles. Ça ne restera pas comme le film comique de l'année, c'est sûr, mais je ne m'attendais pas non plus à un chef d'oeuvre à se rouler par terre. Dans l'ensemble je recommande. Faut surtout voir s'il résiste au passage du temps, je crois qu'il a un bon potentiel pour devenir culte dans vingt ans.


Arizona Bart has a good start.

jeudi 4 août 2016

La veille de la bataille

Un gros coup de mou lundi soir et hier, je commençais vraiment à remettre en question mes choix de carrières en ayant l'impression d'être lâché dans la fosse aux lions sans beaucoup de préparation. Heureusement, aujourd'hui j'ai reçu beaucoup de réponses à des questions que je pose depuis deux semaines et, le plus important, j'ai enfin un plan de bataille détaillé pour mes deux prochains jours de cours. Oui, oui, je sais que ce plan ne survivra pas plus de cinq secondes en face des fauves, mais ça rassure quand même.
Donc voilà, plus moyen de reculer, à part démissionner sans préavis, ce que mon contrat me permet. Demain, une première génération d'Américains va comprendre comment s'appelle Raoul...

Hier, une heure et demi pour rentrer au lieu d'un quart d'heure: je me suis retrouvé sous un méga orage de mousson qui a bloqué les autoroutes et transformé les rues en rivières; super impressionnant. D'un autre coté, rouler sous la flotte, je connais.
Je me suis fait tremper rien que d'aller jusqu'à la voiture, mais c'est pas bien grave: c'est de l'eau chaude; comme un petit souvenir de Guyane. J'en ai quand même profité pour mettre la clim' à fond pour essayer d'avoir froid, histoire que la température corresponde à la couleur du ciel. Incroyablement, ça fait du bien de pas toujours avoir un beau ciel bleu.

Toujours pas vu Ghostbusters avec ces bêtises, je sais plus quoi faire.


Arizona Bart drives through the rain.

mardi 2 août 2016

Bilan semaine 54

Ouf, j'ai survécu à ma première soirée parent-prof. Les gamins ont l'air plutôt sympas et motivés, mais je me doute bien que ceux que j'ai vus ce soir ne constituent pas un échantillon représentatif de l'ensemble de la faune.
Bref, je ferai un plus long compte rendu demain, il est super tard et je vais me coucher.


Arizona Bart survived his first parent encounter.