mercredi 28 octobre 2015

Courrier des lecteurs

Le petit Samuel, de Montréal au Québec, province francophone du Canada, nous écrit: "Arizona Bart, ton blog est vraiment le meilleur. Tu est super. Tu es mon héros." Merci Samuel, n'en fais pas trop non plus, non plus.
Mais tu poursuis: "Je suis vraiment déçu que ton dernier passage au DMV [voir épisodes précédents, ndlr] se soit passé sans encombre."
Mon cher Samuel, je suis sincèrement désolé que mon absence de malheur te cause de la déception. Pour me faire pardonner de n'être pas resté coincé cinq heures dans un enfer administratif et pour te consoler, voici un court addendum à notre épisode d'hier:
Au guichet du centre d'examen, la dame me demande une pièce d'identité; je lui tends ma carte verte: œil vitreux, surprise de l'inattendu, court instant où l'on entend les rouages se mettre en branle pour la première fois depuis des semaines. "Z'avez rien d'autre?" Aïe, pour une fois que je traine pas mon passeport avec moi, v'là t'y pas qu'elle va pas me laisser entrer, la bougresse.
Je lui dit en plaisantant: "Vous savez, si c'est assez bon pour le Homeland Security, ça devrait être assez bon pour vous." Grave erreur! J'ai assumé que la petite dame à l'accueil d'un centre d'examen de banlieue d'une agglomération de troisième ordre tomberait d'accord avec moi sur le fait que l'agence barbouzarde chargée de protéger les Etats-Unis d'Amérique contre les terroristes de tous poils, les ennemis de l'extérieur comme de l'intérieur, et d'espionner l'ensemble de la planète sans distinction d'affiliation s'y connaitrait un chouia plus qu'elle en matière de sécurité; et ben non.
"On va vérifier ça." Je me prépare à dégainer ma convocation: "apportez une pièce d'identité avec photo", sans plus de précision (les Américains aiment qu'on suive les règles à la lettre), quand sa collègue surgie de nulle part confirme que ma carte verte est une forme acceptable d'identification. Ouf. La crise est évitée. La guichetière peut rentrer chez elle la tête haute avec le sentiment du devoir accompli: grâce à elle, le pays de l'Oncle Sam a survécu une journée de plus aux assauts des hordes barbares qui n'ont pas leur passeport sur eux...


Arizona Bart answers to Québec Sam.

mardi 27 octobre 2015

Bilan semaine 14

Une semaine de travail plutôt inintéressante mais un week-end bien chargé.
Samedi, direction une célèbre chaîne suédoise de magasin d'ameublement pour acheter cintres, oreillers, coussins et draps supplémentaires en préparation de l'arrivée de ma Normandy Cla dans deux semaines. C'est pas trop tôt.
Face au choix de mettre une heure et demi en bus rien que pour l'aller ou dix minutes en Uber, j'ai craqué et mis le prix de la course sur le budget des achats.
Pensée du jour: Ikea ne participe pas à la mondialisation seulement par son modèle économique ou par le transport international de marchandise conteneurisée, mais elle participe aussi à la globalisation culturelle: l'expérience pour le client est la même, où que ce soit sur terre (hé, on est géographe ou on ne l'est pas).

Un dimanche plutôt tranquille avec pour seule activité d'aller faire un tour avec la voisine pour réviser mon créneau. En toute honnêteté, c'est pas tellement le créneau qui m'inquiétait, c'est plutôt la maîtrise de la voiture automatique: je suis tout le temps en train d'essayer de changer les vitesses, ou pire, d'appuyer sur la pédale d'embrayage.

Aujourd'hui, j'avais pris ma journée pour passer, avec succès donc, le permis de conduire ce matin et le test de français pour ma licence d'enseignant cet après-midi. Je peux dire sans me vanter que le résultat sera bon, la question est de savoir bon comment? Il y a quatre niveaux de réussite; il faut être au niveau le plus élevé pour obtenir la licence. Wait and see. Ceci dit, question type:
Q: La route sur ________ je conduis.
a) que
b) auquel
c) laquelle
d) où
No comment.
Je termine le test en deux heures au lieu de trois.

En rentrant, je décide de prendre une route différente et inconnue. Je traverse un quartier résidentiel et profite des décorations de Halloween qui commencent à pousser un peu partout. Un petit goût de l'american way of life.


Arizona Bart sits for his french test.

lundi 26 octobre 2015

DMV mon amour

J'aimerais pouvoir raconter une histoire bien cocasse sur mon dernier passage au DMV, malheureusement ça s'est passé étonnamment bien.
Arrivé à 07h30 avec la voiture prêtée par la voisine pour faire la queue le plus tôt possible. Ouverture des portes à 08h00, je suis envoyé directement au guichet pour le test de conduite. L'inspecteur m'explique ce qu'est un créneau et les critères de réussite; on va sur le parking faire la manœuvre, ensuite un tour du quartier et retour au DMV. Fini à 08h30, retour à la maison à 08h45.

Comparons donc mes deux permis de conduire, mon français d'il y a vingt ans et mon américain d'aujourd'hui:
- coût: 1 500 Francs (oui, bon, je suis pas un lapin de trois semaines non plus) contre 10 Dollars.
- durée: quelques mois contre quelques heures.
Je dirais quand même qu'il est étonnant qu'il n'y ait pas plus de morts sur les routes d'Arizona vue la sévérité de l'examen.


Arizona Bart has his driver's licence.

mardi 20 octobre 2015

Bilan semaine 13

L'évènement majeur de la semaine est donc la rouste phénoménale que l'équipe de France de rugby s'est prise ce samedi en quart de finale de la Coupe du Monde. J'ai eu la malchance de suivre le match en écoutant les commentaires déplorables de toute l'équipe d'abrutis de RMC: ils n'ont pas même attendu la fin de la première mi-temps pour commencer à cracher sur Saint-André et à se moquer de l'équipe alors qu'elle était encore à souffrir sur le terrain. Un tel manque de dignité, de respect et d'amour du sport que je me serai cru en train de suivre un match de foot.
Bref, je me console avec l'humiliation de l'Angleterre, c'est déjà ça de pris.

Rien à voir, je me faisais la réflexion aujourd'hui que le melting-pot américain n'est pas un vain concept.
L'équipe francophone de la boîte est composée de: un Libanais, une Marocaine, un Libano-Roumain, un Mauricien naturalisé canadien, un Niçois, un Rwandais naturalisé américain, et un natif du Gabon de coutume bretonne venant de Normandie (devinez qui).
Par ailleurs, je ne crois pas qu'il y ait un seul des pays hispanophones du monde qui ne soit pas représenté parmi les équipes parlant espagnol. Je suis moi-même entouré d'un Péruvien et d'un Mexicain.
Ceci dit, certaines déclarations d'origine sont à prendre avec des pincettes: ça m'a toujours énervé ces Américains qui se déclarent Irlandais ou Italiens. Après quatre ou cinq générations, leur "culture" irlandaise ou italienne se limite à boire de la bière verte à la Saint Patrick ou à parler comme dans les films de mafieux... Ou bientôt a manger des breakfast burritos.

Sinon, il est presque fin Octobre et le temps commence enfin à rafraîchir: il n'a fait que 30°C aujourd'hui.


Arizona Bart ponders about sports and nationalities.

vendredi 16 octobre 2015

Aventures culinaire et routière

Aujourd'hui, l'équipe lusophone, à laquelle l'équipe francophone est encore temporairement attachée, fêtait ses deux ans d'existence. Pour célébrer, le p'tit déj' était offert. J'ai donc découvert le breakfast burrito.
Etant connu pour mon aventurisme gastronomique, je m'en suis pris un. Si je ne suis pas fondamentalement opposé au principe du burrito au réveil, mes boyaux ont vite décidé que eux, ils étaient contre...

Pas encore fini ce voyage? Sylvain échoue dans son pari à quelques kilomètres du but (www.triptoalaska.net). Réclamons tous ensemble qu'il termine ce qu'il a commencé!


Arizona Bart discovers breakfast burrito.

mardi 13 octobre 2015

Bilan semaine 12

Ce samedi, en bon Latinos in tech, j'ai donc été faire du bénévolat. Ce dimanche a été consacré à préparer des crêpes pour mes collègues francophones: l'honneur est sauf, ils ont apprécié. Je leur ai dit d'attendre de voir les gâteaux de Normandy Cla...

En parlant d'honneur est sauf, et comme Teuf me l'a fait très justement remarqué, il n'y a pas que l'Arizona dans la vie, il y a aussi la Coupe du Monde de Rugby. La France garde la tête haute en se classant parmi les huit meilleures nations de la discipline, sans panache apparemment (je n'ai pas vu de match), mais le minimum syndical est atteint.
Il est mal, paraît-il, de se réjouir du malheur des autres; mais quand l'autre en question est un anglais, on ne peut se réjouir assez: l'équipe d'Angleterre est éliminée de sa propre coupe. Voilà qui devrait peut-être leur clouer le bec pour quelques temps.
Si l'équipe de France pouvait sortir un miracle de son chapeau et mettre une branlée aux orks de la Terre du Milieu, on ne leur demandera même pas de ramener le trophée.
Que ce soit les VI Nations ou la Coupe du Monde, tout le monde sait que le plus important n'est pas de gagner, mais de battre les anglais, quelque soit leur hémisphère d'origine.

Aujourd'hui atelier santé et vaccination gratuite contre la grippe au bureau, j'en ai évidemment profité. Il a bien sûr fallu que je croise quelques esprits éclairés pour m'expliquer que la vaccination, c'est mal. Je me console en me disant que Darwin finira toujours par prévaloir, et qu'à force de ne pas se vacciner, la race des abrutis finira par s'éteindre.


Arizona Bart is satisfied with the first RWC results.

vendredi 9 octobre 2015

La révolte gronde

Je passerais sous silence les détails de l'incident, mais aujourd'hui, la presque totalité de l'équipe française s'est retrouvée dans le bureau des ressources humaines pour protester.
On m'a proposé de ne pas participer mais je ne pouvais bien sûr pas laisser passer l'occasion de faire avancer la cause du prolétariat au pays de l'oncle Sam. Et puis on a une réputation d'éternels mécontents et de gueulards à défendre...
La révolution commence!


Arizona Bart joins the fight.

mardi 6 octobre 2015

Bilan semaine 11

Semaine constructive pour mon certificat d'enseignant: j'ai été faire prendre mes empreintes complètes (obligatoire ici dés que vous bossez autour de gosses) et j'ai enfin réussi à programmer mon test d'aptitude au français.

Coté boulot, pas grand chose d'excitant à part le piquenique de fin d'été ce dimanche. Là encore, les choses ne sont pas faites à moitié: une demi-douzaine de châteaux gonflables, une dizaine de stands de jeux, façon fête foraine, des glacières géantes tous les dix mètres (pas d'alcool par contre, c'est un évènement familiale), et bien sûr, des burgers et des hot-dogs à gogo.

Plus important ce week-end: la sortie de The Martian. Verdict: un excellent Ridley Scott et une distribution impeccable. La déception de Prometheus est presque pardonnée. Courrez vite le voir.
Un petit bémol cependant: autant les coupures et raccourcis par rapport au livre sont à la fois compréhensibles et même parfois élégants, autant les bras m'en tombent aux changements qui ont été opérés à la fin de l'histoire. Ils sont non seulement complétement inutiles mais même contre-productifs. Je suis prêt à en débattre avec quiconque aura lu le livre.

Pour finir, je suis obligé de mentionner que la cellule familiale située rue de Sennecey m'a encore bien fait plaisir avec sa deuxième carte postale. Cependant, il semblerait que Sir Fraise se languit de soirée jeu...

Ce qui me fait penser: si vous lisez ceci depuis Cherbourg ou ses environs, vous devriez cesser immédiatement et vous précipiter à Jeux M'amuse, 34 rue du Commerce, pour faire le plein de bonheur en boîte. Si vous ne savez pas quoi choisir, la propriétaire se fera un plaisir de vous faire bénéficier de ses excellents conseils. Dépêchez-vous de préparer Noël! (Je promets que je ne touche aucun dividende sur les ventes suite à cette annonce totalement gratuite).


Arizona Bart likes board games and The Martian.