mardi 13 septembre 2016

Bilan semaine 60

Cette semaine j'ai eu une première idée de la relation privilégiée parent-prof en envoyant ma première série de deficiency notices.
Pour commencer, parlons du système de note: la note réelle finale est un pourcentage de réussite résultant de l'amalgame de tous les autres résultats pondérés. Comme un système de coefficients en somme. Chaque enseignant a fixé en début d'année la constitution de sa note finale: en ce qui me concerne, 40% pour les devoirs, 35% pour les interros et 25% pour la participation; ce qui veut dire qu'un élève peut être le dernier des abrutis, du moment qu'il fait ses devoirs et ne me fait pas chier en classe, il passe haut la main.
Notre logiciel informatique calcule la note en temps réel à chaque fois qu'un nouveau résultat est entré.
Mais en plus de la note, il y a un système par lettre, A (entre 100% et 90%), B (90% à 80%), C (80% à 70%), D (70% à 60%) et F (pour Fail, échec, en dessous de 60%).
La loi ici (je ne sais pas si c'est juste l'Arizona ou si c'est national) n'autorise pas à coller un élève si les parents n'ont pas d'abord été prévenu de la situation de leur môme, donc en milieu de "bimestre" il faut envoyer un avis de carence à tous les parents dont les enfants ont un D ou moins.

Ayant prévu le coup, la semaine précédente j'ai balancé un paquet d'avertissements aux parents dont les mômes ne font pas leurs devoirs pour leur permettre de rattraper. Ça a eu son effet pour ceux dont je me doutais que les darons allaient leur remonter les bretelles; l'absence de réaction des autres me confirme qu'ils ne seront pas étonnés de recevoir un petit avis de carence par la suite.
Je note quand même le message de cette mère qui m'explique en trois pages que son petit ange est un enfant modèle et que s'il ne fait pas ses devoirs, ça ne peut être que de ma faute... L'avis de carence que j'ai balancé en réponse à dû la calmer.

Sinon, le cas du jeune C., un sale petit con qui vous regarde de travers à chaque fois que vous avez le malheur de lui demander de travailler ou ne serait-ce que de fermer sa gueule. Il y a deux semaines, je le vire de mon cours parce qu'il s'amusait à renverser sa bouteille d'eau sur son bureau: sa mère appelle direct le dirlo, je ne passe pas par la case départ, je ne prends pas la peine de questionner le prof, je demande sa tête directement au proviseur. Jeudi, envoie des avis de carences: j'ai vérifié avec les collègues, la mère en a reçu six, sur six classes, le grand chelem... Résultat: elle a retiré son gosse de l'école pour le mettre ailleurs, parce qu'il est évident que son incapacité totale à travailler ne peut pas venir de lui... Je dis: bon débarras!

Ceci dit, la vaste majorité des gamins sont assez agréables avec même deux ou trois que je prends plaisir à voir tous les jours. Oui, j'ai mes chouchous, et alors? Ils sont gentils et travailleurs.

Mais quand même, couché à minuit pour écrire ces saloperies d'avis, parce qu'évidemment, il faut que ce soit enrobé dans cinquante couches de sucre, miel, marshmallow et crème chantilly de façon à ne pas faire de mal aux fragiles petits sentiments des familles. Je suis désolé mais y'a quand même pas 600 façons de dire "ton gosse est un fainéant" ou "c'est un abruti" voir, malheureusement bien souvent, les deux.
Attention, ça ne veut pas dire que je ne veux pas leur enseigner, mais j'ai passé plus de temps cette semaine sur ces conneries que sur mes plans de cours et mes corrections. Alors, je suis prof ou chargé de relations publiques?


Arizona Bart sends deficiency notices.

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