samedi 20 février 2016

Le bal des faux-culs

Justice Scalia est décédé le weekend dernier. Qui est Justice Scalia, me direz-vous? Et bien Justice Scalia était l'un des neufs juges de la Cour Suprême américaine, ce qui faisait de lui l'une des personnes les plus puissantes du pays.
La mort du juge Scalia est-elle une bonne chose? Officiellement, Arizona Bart ne se réjouit pas de la mort des gens. Ceci dit, la disparition d'un ultra-réactionnaire anti-mariage gay, anti-avortement, etc, à un poste où ses opinions comptaient ne nous fera pas verser une larme mais plutôt quelques coupes de champagne.

Les juges de la Cour Suprême sont nommés à vie par le Président. Ils émettent leur avis sur tout un éventail de sujets: des ultimes appels des condamnés à mort jusqu'aux questions constitutionnelles. Ils s'expriment même parfois sans qu'on leur demande leur avis et leurs décisions ont force de loi.
Par exemple, c'est notamment grâce à la Cour Suprême que Bush fils est devenu Président: la Cour a estimé que même si le résultat des votes en Floride ne l'avait pas désigné comme vainqueur, reconnaître sa défaite après sa prise de fonction risquait de le discréditer et saper son autorité...

Et voici pourquoi la mort de Scalia est un événement important: pour la première fois dans l'histoire, il est possible que la majorité des juges de la Cour Suprême aient été nommés par un président démocrate. La panique chez les Républicains fait plutôt plaisir à voir. Ils n'ont évidemment pas attendu plus de quelques minutes après l'annonce de la mort de Scalia pour commencer à expliquer pourquoi Obama, dans sa dernière année de mandat, ne pouvait décemment pas lui nommer un successeur.
Les justifications, parfois farfelues, se succèdent: traditions et règles non dites sont ressorties des placards, souvent par les mêmes personnes qui, en d'autres circonstances, déclaraient que ces traditions n'avaient aucune valeur. Certains ne s'encombrent même pas d'hypocrisie: la majorité au Sénat étant républicaine, ils déclarent ouvertement qu'ils bloqueront le processus de nomination jusqu'à l'année prochaine.

Le plus croustillant dans l'histoire est que Scalia avait bâti sa réputation sur le respect le plus strict de la Constitution au pied de la lettre (ce qui montre décidément combien le bonhomme vivait avec son temps), et que les Républicains, pour qui la Constitution est, avec la Bible, un document dicté par Dieu en personne (je n'exagère pas, malheureusement) sont prêts à se torcher avec, du moment que ça leur permet de conserver la majorité à la Cour en nommant un successeur à leur convenance.


Arizona Bart admires american constitution.

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